• La nostalgie me ronge l'être. Comme si je n'existais que pour ne plus être. A mesure que le temps, que les secondes m'échappent, elles deviennent mille fois plus belles et plus désirables. Je ne cesse de lancer des regards derrière moi, et chaque regard que je lance renouvelle le souvenir de ma perte, de cette perte. La perte du temps, la perte de ma jeunesse qui s'écoule comme de l'eau dans un clepsydre. Elle laisse derrière elle la forme du verre, vide, témoin qu'un jour il a été plein. Plénitude factice, plénitude angoissée. L'angoisse de ne jamais avoir assez de temps et d'en avoir trop. Le temps se dilate, me dilue, m'absorbe comme un morceau de sucre. Le temps défait mes traits, à mesure que je vis, je vois que je m'en vais. Cette conscience de l'absence qui se crée dans le temps à mesure que je respire à mesure que j'inspire, que j'expire, à mesure que mes paupières s'abaissent. Tragédie de naître rien que pour s'éteindre. Tragédie de n'être rien que pour étreindre le néant, des bribes de souvenirs, illusions d'un temps perdu, passé à le perdre.


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  • Le temps m'échappe, et chacun loin de moi fait son chemin. Le temps passe, me fracasse contre les murs de l'oubli. Je tente tant bien que mal de laisser ma trace, comme la marque de mes lèvres sur une joue, comme l'odeur de mon parfum au creux d'une épaule mais les jours passent. Ils passent et les vagues viennent effacer des mots puérils autrefois tracés sur le sable, ils diluent dans ma mémoire ce qui comptait pour moi. 

    Que reste-t-il de moi ? 

    Qu'en est il de moi ? Que suis-je sans cet autre pour poser les yeux sur moi ? Que suis-je sans tes mots pour me rassurer ? N'est-ce pas ironique ? N'est-ce pas tragique ? Je n'ai écris de toi qu'après que tu me quittes, comme si les mots refusaient de voir en ce bonheur à côté de toi une raison de chanter. 

    Seule.

    Mon chant se mêle à celui des sirènes, il est triste et envoûtant, ma tristesse appelle les matelots de tous les coins de la terre, et pourtant, je sais que c'est ma tristesse qui les intéresse. Je sais que c'est mon chant qui les envoûte, qui les ensorcelle, je sais que c'est ce philtre d'amour, ce poison mélangé à mes larmes qui les attire. 

    Je les recueille dans mes bras, charmés par les chants de ma lyre, ivres de mes baisers empoisonnés, d'un idéal rêvé, d'un corps parfait, des mélanges que je fais dans mon chaudron. 

    Venez, abandonnez-vous à ce chant qui causera, malgré moi, votre perte Je perpétue le crime et pourtant, je suis moi-même victime de mon chant. 


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  • Les gens qui vivent n’ont pas le temps ni le goût à écrire ou lire de la poésie ; ils la vivent. La poésie devient leur souffle et se transmet dans l’air qu’ils respirent. Ceux qui écrivent de la poésie sont incapable de la vivre, ils ne la vivent qu’à travers des mots approximatifs. Quand la poésie vient à toucher le réel elle n’est plus. Quelle est donc la vraie poésie ? Un objet factice ou alors un art de vie ? Si la poésie qu’on vit n’existe que dans le présent, comment pourrait-on lui préférer une poésie qui elle n’est que passé, mensonge et reconstitution? Ainsi Platon disait que les poètes devaient être exilés. Tout poète est menteur, tout poète est magicien, créateur. Il voit naître sous ses doigts des tissus de mensonges auxquels il ne goûte pas. Moi aussi je suis poète. Moi aussi je suis menteuse


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  • Tout en toi frôle le fantasme, plus je te regarde, plus je sens en moi monter cet enthousiasme de t’avoir. Si seulement je pouvais savoir, si j’aime plus en toi ce que je ne connais pas ou si ce que j’aime est le fruit de ce que je veux voir en toi. Car il y a en toi ce dosage parfait entre le fou et le sage, le réel et le mirage. Parce que tu es si beau jusqu’à dans ta simplicité et dans ta profondeur, dans ta façon de me comprendre, de me prendre, dans ta manière de m’enlacer, de m’embrasser. Mais tu es si vrai et moi j’ai peur, tu es si près et moi je meurs. Je meurs de t’avoir, de sentir ton souffle, ta douceur, ta chaleur. Je suis cette morte que tu as ressuscitée sans même frapper à sa porte. Si j’étais prête à te recevoir, si j’étais prête à revivre, peu t’importe, ne sommes-nous pas après tout jetés dans la vie sans qu’on nous demande notre avis ? Tu es arrivé comme le destin, comme quelqu’un qui savait forcer les portes de la fortune, simplement un matin. Je t’ai accueilli, non, je n’ai pas eu besoin de le faire. Toi, tu savais très bien comment être tout ce que je préfère. Et je n’ai pas eu besoin de t’accueillir, je t’ai seulement vu me cueillir comme une rose dans un champs en fleur. Mais était-ce mon heure ? Et si c’était le cas, pourquoi désirerais-je tant le malheur ? Pourquoi est ce que je frémis encore de peur ? La peur de m’abandonner à toi, la peur de me laisser aimer par toi. Et moi dans ma torpeur, je ne sais plus lequel des deux j’aime le plus, toi ou le malheur.


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    La pire des drogues c'est d'aimer son propre malheur,
    Le pire des opiums c'est de jouer à cache-cache avec le bonheur
    de le fuir quand il vient à soi
    de se nuire, de se priver de joie.
    Je t'aime, je ne peux vivre sans toi.
    Je t'aime, je t'aime, je t'aime.


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