• A mesure que je vis, je vois que je m'en vais. - 27 Octobre

    La nostalgie me ronge l'être. Comme si je n'existais que pour ne plus être. A mesure que le temps, que les secondes m'échappent, elles deviennent mille fois plus belles et plus désirables. Je ne cesse de lancer des regards derrière moi, et chaque regard que je lance renouvelle le souvenir de ma perte, de cette perte. La perte du temps, la perte de ma jeunesse qui s'écoule comme de l'eau dans un clepsydre. Elle laisse derrière elle la forme du verre, vide, témoin qu'un jour il a été plein. Plénitude factice, plénitude angoissée. L'angoisse de ne jamais avoir assez de temps et d'en avoir trop. Le temps se dilate, me dilue, m'absorbe comme un morceau de sucre. Le temps défait mes traits, à mesure que je vis, je vois que je m'en vais. Cette conscience de l'absence qui se crée dans le temps à mesure que je respire à mesure que j'inspire, que j'expire, à mesure que mes paupières s'abaissent. Tragédie de naître rien que pour s'éteindre. Tragédie de n'être rien que pour étreindre le néant, des bribes de souvenirs, illusions d'un temps perdu, passé à le perdre.


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