• Je voudrais trouver des mots à te dire mais les mots m'échappent et s'évaporent.

    Pourtant les mots débordent de mon cœur, me narguent, les voilà ! Sur le bout de ma langue, qui valsent et qui tanguent.

    Je les presse, pour me soulager, mais ils refusent de m'obéir et te laissent partir, loin de moi, sans un mot.

    Comme Orphée sans sa lyre, comme une sirène qui ne chante pas, les mots, mes armes, me quittent. J'en reste sans voix.

    Je voudrais te dire qu'à tes côtés, mon corps et mon âme se défont, je perds toute lucidité. Je n'arrive plus à amasser mes pensées, j'entame une bataille perdue d'avance, plus je parle, plus je m'enfonce. Je ne peux jamais te faire face sous toutes ces couches de pensées qui me tracassent et me tétanisent.

    Je ne crois plus à ce que je dis, je n'ai foi qu'en tes paroles, et pourtant je suis sûre d'une chose, c'est que je ne t'ai jamais voulu du mal.

    Tes rires résonnent dans ma tête et ponctuent chacune de mes phrases. Tout ce que je dis n'a plus d'importance, puisque c'est ainsi que tu penses.

    Je me sens battue à mon propre jeu, stupide et infime. Je me sens si petite alors que je me sentais autrefois si grande. La roue de la fortune tourne, ceux qui étaient assis se lèvent et ceux qui étaient debout prennent leurs places.

    Désormais, j'ai la langue liée, je m'emmêle dans cette toile et je vois ma fin venir, plus je me débats et plus je la hâte.

    Je n'ai plus rien à te dire, puisque je baisse les bras, je n'ai désormais rien à dire, puisque je ne sais pas ce que je dois dire, et que je suis incapable de parler, de bien formuler mes pensées, si elles existent réellement.

    Je suis comme un tonnerre d'émotions, je suis pourtant persuadée d'avoir quelque chose à te dire, mais je ne peux plus me défendre, non pas parce que je suis fautive, mais parce que j'en suis incapable.

    Par amour ? Par peur ? Ou par manque de confiance ?

    Je l'ignore, peu importe, je n'ai plus rien à dire et j'ai tant sur le cœur. Je cède la place au silence car si le grain ne meurt....

     

     


    votre commentaire
  • Plus que de moi-même, j'ai besoin de toi.

    Plus que des larmes, j'ai besoin de joie.

    Plus de peine, de frustration et de haine.

    De ta voix qui m'entraîne, vers ma cage et mes chaînes.

    Cette laisse que tu tires entre mes pleurs, mes soupirs, c'est pour toi que je respire, c'est pour toi que j'expire.

    Si seulement je pouvais périr c'est dans tes bras que je me vois mourir.

    Dans ton image je me confonds, je suis une coquille sans fond.

    Une poupée, une enfant, une naufragée, un chaton.

    Amoureuse du bourreau, plus de visage, plus de cerveau.

    Je suis le sucre dans ton café, le cendre dans ton cendrier.

    Je suis liquide, inodore, indolore. Je n'ai plus de substance, plus aucune croyance.

    Cela n'a pas d'importance, tant que tes doigts me pansent la plaie, celle que tes balles ont causés.

    Je vois ton doigt sur la détente, pendant que ta voix me tente, me berce, que tes yeux me percent.

    Plus que d'amour, j'ai besoin de souffrance.

    Plus que de caresses, j'ai besoin qu'on me blesse.

    Plus besoin de vivre, de tes mots je m'enivre.


    votre commentaire
  • Je ne sais plus lequel des deux m'avait le plus blessé,

    savoir que tu m'aimes encore ou que tu puisses un jour m'oublier.

    J'ignore lequel des deux est le plus cruel,

    ma tête ou mon coeur qui s'animent dans un duel, tout deux contre moi.

    Ma tête qui me crie de te quitter, mon cœur qui me presse à t'adorer.

    Un pas en avant et dix en arrière, une danse inégale où on trébuche sans cesse,

    frôlant à chaque pas la chute amère.

    Perte d'équilibre, c'est le vide que mes bras tentent d'étreindre,

    le vide des paroles que tu prononces, dans le vide.

    Et je tombe, encore une fois, je n'ai plus le courage de me lever,

    ni le courage de serrer la main que tu me tends.

    Je vois en elle le symbole d'une série de chutes incessantes,

    le souvenir de la main qui m'a soignée pour ensuite venir me poignarder.

    Et j'ai refusé de la prendre, de te prendre, alors que je suis encore affamée.

    Quitter la table est mille fois plus dur lorsqu'on n'est pas rassasié.

    Me voilà, à la fois spectatrice et victime, innocente, criminelle.

    Mes doigts tremblent encore du souvenir de mon crime,

    le sang coule encore de mon couteau,

    coule encore de la plaie que mon bras a causé.

    Comment faire le deuil d'un amour que j'ai moi-même avorté ?

    Comment me repentir du péché que je reproduirai encore si je le pouvais ?

    Comment accepter l'idée que loin de moi, je t'avais repoussé ?

    Les jeux sont faits, les couverts sont levés,

    mon cœur n'est plus servi sur un plat pour satisfaire tes souhaits.


    votre commentaire
  • Quand est-ce que les traces de tes doigts sur mon cou se sont substituées aux fantasmes de tes chastes baisers sur mes lèvres ? Je l'ignore, aujourd'hui encore. L'ange que je croyais que tu étais, l'ange aux cheveux couleur de sable et aux yeux de jade s'est transformé sous mes yeux en un incube. Ton poids contre ma poitrine, tes mains qui m'étranglent sont les mêmes que je rêvais hier encore de tenir dans les miennes. La douceur que j'espérais n'est à présent qu'un lointain souvenir, remplacée par la violence de tes gestes, par ton impatience et ton silence. Tu ne me parles jamais, mais que pourrais-tu dire à quelqu'un de ma sorte ? Quand il s'agit de moi, peu t'importe. Ton regard est assez pour que je comprenne ce que tes lèvres me taisent. Tes mots, bien que rares, sont de braise, une myriade d'insultes que je mérite sans doute. Ne suis-je pas celui qui a daigné t'aimer sans même te connaître ? Et dire que je prétendais le faire, rien qu'en t'observant de loin. Ceci est mon châtiment, une punition que je mérite pour m'être approché du fruit défendu. Regarder avec les yeux, te toucher avec mon imagination, toi, que j'ai crée de toute pièce en mon esprit. Je n'aurais jamais dû franchir ce pas entre l'enfer et le paradis, je n'aurais jamais dû céder à la démesure de mes sentiments, à mon désir d'avoir plus que je ne méritais...Et pourtant, je ne le regrette pas.


    votre commentaire
  • Qui verrait en moi, ce que mon cœur désire ?

    Qui croirait en moi, en des mensonges à venir ?

    Qui verrait l'automne, qui aimerait pour moi

    toutes ces choses que je voudrais que l'on voie en moi

    toutes ces choses que je suis et que je ne connais pas.

    Qui entendrait comme au fond d'un coquillage,

    mes plus beaux souvenirs et les plus beaux mirages,

    de ma jeunesse déjà flétrie au lever du jour

    de ma tristesse enfouie, de mon envie d'amour ?

    Qui verrait en moi ce que j'ai tant envie de voir,

    et que mes yeux aveugles refusent de me faire savoir.

    Qui dessinerait pour moi un mouton, qui ferait naître

    de mes larmes le printemps ?

    Qui verrait en moi, ce que que mon cœur désire ?

    Des champs de lys en fleur et le chant de la lyre.


    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique