• Il y a plusieurs types de relations sémantiques, ce que j'entends par relations sémantiques c'est la relation entre le contenu des mots du point de vue du sens. Comme nous l'avions vu dans l'introduction, les relations doivent être déterminées selon un emploi prédicatif (donc à l'intérieur d'une phrase). 

    Voici quelques types de relations : 

    1- L'hyperonymie/Hyponymie  (du général au spécifique)

    2- L'antonymie/Opposition et la synonymie (pôle d'identité - opposition)

    3- il y a aussi des "liens sémantiques" comme le cas des converses….

    I- Axe du général au spécifique : 

    L'hypperonymie/Hyponymie : Il s'agit d'une relation hierarchique entre les mots qui va du général au spécifique. L'hyperonymie est un mot qui représente une catégorie générale (d'où hyper) et les hyponymes sont les mots que cette catégorie regroupe. On les appelle le champ sémantique. Il y a deux types de champs sémantiques 

    1- Les champs sémantiques où il n y a pas de relation entre les mots par exemple : Arbre [chêne, olivier, pommier, cerisier]

    2- Les champs sémantiques où il y a une relation graduelle entre les mots comme : Bleu [Turquoise, bleu marine, bleu ciel, céruléen]

    II- pôle de l'identité/de la différence

    1) La différence 

    Il y a deux grands types de relations sémantiques qui se basent sur la différence sémantique entre les mots. 

    L'opposition complémentaire : C'est lorsqu'il n y a pas de degrés intermédiaires dans la relation d'opposition. Par exemple "Présent et Absent". La présence de l'un signifie la négation de l'autre.  

    Les antonymes ou les contraires : Les mots s'excluent les uns les autres mais il existe des degrés intermédiaire. Ils sont gradables sur une échelle d'intensité. Par exemple : Froid - chaud - Tiède…

     

    Attention ! Un mot n'est le contraire d'un autre que dans un emploi prédicatif spécifique par exemple : Jeune et vieux s'opposent dans un emploi prédicatif où 

    <argument 1 : être vivant> (v) <jeune =/= vieux> 

    dans d'autres emplois prédicatifs où l'argument est un objet électronique vieux n'est pas le contraire de jeune mais de neuf (ex : cet ordinateur est vieux / cet ordinateur est neuf). On en déduit que les relations lexicales dépendent de l'emploi prédicatif. 

    On ne peut définir les relations entre les mots que par rapport à un emploi prédicatif et à une structure de phrase avec classe d'arguments et prédicats comme nous venons de le voir. 

     

    2- Pôle de la synonymie : 

     La synonymie est une notion paradoxale. Il s'agit d'une potentielle identité de sens entre deux mots. Or, le fait que deux mots existent dans la langue prouve qu'il n y a pas d'identité même s'ils ont la même référence. (La langue est économique, et si deux mots ont le même sens elle n'en garde qu'un seul cf. les évolutions sémantiques) 

    On différence habituellement à tort la synonymie partielle et la synonymie totale (une limite virtuelle)

    La synonymie est à traiter dans le cadre d'un emploi prédicatif, nous ne pouvons dire qu'un mot est le synonyme d'un autre dans l'absolu. 

    Exemple : Prenons le prédicat abattre ; dans une structure de phrase où l'argument 1 est humain et l'argument 2 est un humain on a la configuration suivante : 

    <hum1> abattre <hum2> 

     Dans cet emploi, abattre est synonyme de "massacrer" "tuer" "assassiner" etc...

    Ce cas de synonymie n'est valable que dans cet emploi prédicatif, si nous changeons la classe d'argument 2 par exemple, abattre et tuer ne sont plus synonymes (Ex J'ai abattu un arbre ne signifie pas *j'ai tué un arbre). 

    Nous pouvons nous questionner ensuite sur les différentes nuances entre ces mots qui partagent le même emploi prédicatif. Le fait qu'il y a des différences entre les mots ne remettent pas en question l'identité de l'emploi prédicatif mais la présupposent. Ils ont un noyau commun dans un emploi prédicatif prédéterminé. 

    Il y a deux type de nuances : 

    1- la nuance de sens: ou de la dénotation (massacrer et tuer où massacrer a des sèmes en +)

    2- La nuance qui va au delà du sens : de l'ordre de la connotation (Ex: mère et maman où il y a une différence de registre ou voiture et bagnole) 

    Relation Hyponymie et synonymie

    Il peut y avoir des relations de synonymie entre les hyponymes comme ceux des noms d'actions dans la mesure où il s'agit de la même action  exemple tuer : assassiner, massacrer (avec degrés d'intensité) 

    Ou il se peut qu'il n y en ait pas comme "Rose, jonquille, coquelicot" qui sont hyponymes de fleur. 

     

    EN CONCLUSION : nous ne pouvons traiter de la synonymie que dans un emploi prédicatif que l'on étend sur une structure phrastique où on fixe la classe d'arguments pour le prédicat. La différence entre une synonymie totale et partielle repose sur un présupposé faux qui est l'existence d'une identité entre les mots dans l'absolu et l'absence de différence, or l'absence de différence présuppose une identité de sens dans un emploi prédicatif fixe. 


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  • Avant tout, la sémantique est l'étude de la signification des contenus des mots et des différents rapports entre signifiant et signifié, les types de mots, etc. 

    Un des problèmes soulevés lors de cette étude est celui de la polysémie, à savoir le fait qu'un mot puisse revêtir plusieurs sens. Ce problème ne concerne en réalité que les chercheurs, puisque nous remarquons que la polysémie ne pose pas de problème dans le cadre du discours. La polysémie est ainsi une caractéristique du langage naturel. 

    Le fait qu'elle ne pose pas de problème montre bien que le sens d'un mot n'est pas compris dans l'abstrait mais qu'il se déploie dans la phrase. 

    Il y a ainsi une jonction entre le lexique et la phrase qui se dessine de la manière suivante : Le verbe dessine un procès (une action) qui appelle différentes entités qui vont occuper les positions syntaxiques et qu'on appelle des arguments

    Nous citons l'exemple de "Prendre" qui est un verbe polysémique ; 

    "Humain" Prendre "Train" => Dans ce cadre là, le verbe "prendre" dessine un procès qui appelle deux classes d'objets ou d'entités participantes. La première est celle des humains (en fonction sujet) et la seconde est celle des transports publiques en fonction de C.O.D. Ainsi nous comprenons que le verbe "Prendre" dans le cas où argument1 est un être humain et l'argument 2 est "transports publics" a un sens précis qui est celui de se déplacer grâce aux transports publics. Si nous changeons la nature des arguments que le verbe appelle, il aura donc un sens différent. 

    Nous remarquons ainsi la nécessité d'étudier le mot selon une structure phrastique ou dans un emploi prédicatif. 

    La polysémie ne représente donc qu'une illusion optique en extrapolant le sens le plus cognitivement saillant des différents sens d'un mot nous tombons sur quelque chose de complètement abstrait et de non-pertinant. 

    II- Les types de mots

    Nous séparons les mots en deux grands types. Ces concepts sont d'ordre relationnels. Il s'agit de concepts pragmatiques et logiques. 

    Prédicats : Les prédicats sont des mots qui contiennent dans leur sémantisme des relations, ils impliquent des entités. Nous citons l'exemple du verbe "voler" qui est un prédicat et dont le procés (la réalisation, l'action contenue par le verbe) nécessite trois participants : "J'ai volé un stylo à Paul" pour que voler se réalise nous avons besoin d'un mot 1 (humain) d'un mot 2 (objet= stylo) d'un mot 3 (à Paul). 

    Arguments :  Ce sont des mots (Objets, masses, individus) qui n'imposent pas des relations mais qui rentrent dans des relations. "J'ai volé un stylo à Paul" "Je" "Stylo" et "Paul" sont les arguments du verbe "Voler" ils entrent comme simples participants et remplient les fonctions syntaxiques de la phrase. 

    Ainsi, nous pouvons résoudre la question de la polysémie. Le mot doit être étudié dans une structure de phrase où nous avons des arguments et des prédicats qui occupent les fonctions syntaxiques.

    III- Les parties du discours : 

    Le nom : 

    Nous avons tendance à considérer les noms comme des arguments. Or, les noms d'actions sont eux des prédicats. Ils imposent des relations très restreintes. Nous pouvons noter le nom "Peur" "Caresse" "Bisou" Gifle 

    Ex "La peur des araignées" l'argument (araignée) est appelé par le nom d'action "La peur"

    Le verbe : 

    Généralement nous considérons les verbes en tant que prédicats, seulement, il y a des verbes non prédicatifs, tels que le verbe "être" qui n'est jamais prédicatif. 

    Les verbes dits généraux comme "faire" ou "donner" peuvent avoir des sens non prédicatifs et cela dépend donc de la structure phrastique et de la répartition prédicat/arguments. 

    Exemple "J'ai fait un bisou à Marie" dans cette phrase donner sert d'appui au nom d'action "bisou" qui lui appelle les différents arguments. 

    Dans "J'ai fait un gâteau" faire a un sens prédicatif, il est un synonyme dans cet emploi de "cuisiner" et il appelle un argument "gâteau". 

    Les adjectifs : 

    En règle générale, les adjectifs qualificatifs sont prédicatifs. Cependant, les adjectifs dits classificateurs sont des arguments. 

    Exemple : "La production pétrolifère" ici, pétrolifère est un argument et production est le prédicat qui impose une relation où pétrolifère est un participant. 

    Les pronoms : 

    Les pronoms sont toujours des arguments puisqu'ils servent à reférer à un nom 

    Les déterminants : Ils ne sont ni des prédicats ni des arguments. Ils occupent simplement une fonction d'actualisation (ils permettent de faire rentrer les noms dans le discours.) 


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