• Je ne sais plus lequel des deux m'avait le plus blessé,

    savoir que tu m'aimes encore ou que tu puisses un jour m'oublier.

    J'ignore lequel des deux est le plus cruel,

    ma tête ou mon coeur qui s'animent dans un duel, tout deux contre moi.

    Ma tête qui me crie de te quitter, mon cœur qui me presse à t'adorer.

    Un pas en avant et dix en arrière, une danse inégale où on trébuche sans cesse,

    frôlant à chaque pas la chute amère.

    Perte d'équilibre, c'est le vide que mes bras tentent d'étreindre,

    le vide des paroles que tu prononces, dans le vide.

    Et je tombe, encore une fois, je n'ai plus le courage de me lever,

    ni le courage de serrer la main que tu me tends.

    Je vois en elle le symbole d'une série de chutes incessantes,

    le souvenir de la main qui m'a soignée pour ensuite venir me poignarder.

    Et j'ai refusé de la prendre, de te prendre, alors que je suis encore affamée.

    Quitter la table est mille fois plus dur lorsqu'on n'est pas rassasié.

    Me voilà, à la fois spectatrice et victime, innocente, criminelle.

    Mes doigts tremblent encore du souvenir de mon crime,

    le sang coule encore de mon couteau,

    coule encore de la plaie que mon bras a causé.

    Comment faire le deuil d'un amour que j'ai moi-même avorté ?

    Comment me repentir du péché que je reproduirai encore si je le pouvais ?

    Comment accepter l'idée que loin de moi, je t'avais repoussé ?

    Les jeux sont faits, les couverts sont levés,

    mon cœur n'est plus servi sur un plat pour satisfaire tes souhaits.


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