• Le temps m'échappe, et je me sens coupable. Depuis qu'on s'est vus je n'ai plus rien écrit. Je ne retrouvais pas mes mots, je les cherchais pourtant. J'ai pris l'habitude de parler à des filles que je ne connaissait pas, je leurs posait les grandes questions, je cherchais en eux l'inspiration que tu as cultivé en moi. Leurs âmes étaient un désert, que je traversais péniblement. J'y cherchais un oasis pour rassasier ma soif. Mais maintenant que j'y pense, La tienne est un oasis qui ne finis pas. Un paradis d'eau douce qui était clairement beaucoup trop pour moi. Je me trouvais fasciné. Mais ce qui me fascinais le plus, c'est que je m'y ressentais le bienvenu. J'ai lu ce que tu viens de m'écrire, mais c'est les mots qui m'échappent, pas le temps. Je ne sais pas si tu t'adressais à moi, mais je je voulais prendre la peine de t'écrire. Imparfait. Cette journée était belle pourtant, mais fatiguante. Imparfait. Je me rends compte que j'ai tout écrit dans l'imparfait. Je ne me sentais pas capable de conjuguer dans un temps autre que l'imparfait. Moi, écrivain si imparfait. Je ne savais pas ce que, linguistiquement, l'imparfait avait pour valeur. Mais tout sonne bien dans l'imparfait. Je me sentais écrire quelque chose d'absolu. Moi qui cherche le parfait. Je ne sais pas écrire, je me sens toujours aussi handicapé. J'écris ce qui sonne bien, comme si je composait de la musiques et non des idées. Mais je suis loin d'être poète non plus. Là, c'est le vocabulaire qui me manquait. Souvent je suis le premier et le seul lecteur de ce que j'écris. Mes écritures ne naissent pas d'un désir altruiste de partage. Mais d'un désir égoïste de compréhension. Je désire toujours une certaine compréhension de moi même, de ma propre âme. Je désire me comprendre à travers les autres. Je désire me comprendre à travers toi. Toi qui me sublime et me fascine, toi qui me fait sentir si petit. Toi l'enfer qui me fait voir tout ce que je ne suis pas. Toi le paradis qui me tends la main et me promet d'être ce que je suis réellement. Mais qui suis je réellement? Si je commençais à écrire aussi bien que toi. Si mon corps se transformait en un autre qui me plaît. Serai-je délivré? Je ne crois plus en la délivrance, je serai toujours mon propre juge et bourreau. À vrai dire, l'enfer ce n'est pas toi, ni les autres. L'enfer c'est moi.

     

    fyras


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